Continuité pédagogique 4e1
Eval Finale Rédaction 1
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Scène Du Balcon, Page 3
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Scène du balcon, page 2
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Scène du balcon, page1
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Mercredi 24 juin

Je reprends ici le travail donné en classe hier. Il s'agit d'une évaluation finale, sous forme d'une rédaction, d'une suite de texte. Le doc Pdf se trouve en haut de page. Travail à faire pour mardi 30/07.

Vendredi 19 juin

Correction du travail demandé:

Vers 3 : « un nid de baisers fous ». Les bisous que les deux amoureux vont échanger sont ici identifiés à des oisillons dans des nids. Il s’agit d’une personnification. Ce nid rappelle le confort du wagon lui-même, avec ses « coussins bleus», son caractère « moelleux ».


Vers 6 : « grimacer les ombres des soirs » : autant l’intérieur du wagon est douillet et moelleux, autant le monde extérieur est, par contraste, horrible. Il y a ici une personnification, qui présente le paysage comme monstrueux.


Vers 10 : « Un petit baiser, comme une folle araignée ». S’il n’y avait pas ce « comme », ça serait encore une personnification, mais l’outil de comparaison place cette image poétique dans la catégorie des comparaisons. Le baiser n’est plus un oisillon, c’est devenu un arachnide qui se promène un peu partout, rappelant ainsi ce jeu que vous avez peut-être connu quand vous étiez enfants (vous savez : la petite bête qui monte, qui monte…). Ici le baiser « qui voyage beaucoup » (v. 14) prend une tournure assez galante, car on ne sait dans quels plis il est parti se cacher.


C’est une façon d’exprimer ses sentiments et d’inviter la personne qu’on aime…à l’amour.


Pour terminer cette semaine, je vous propose un travail que j’espère ludique, amusant, stimulant, créatif. Voici quatre travaux d’écriture très différents. Choisissez-en un ou plus, si vous êtes inspirés, et inventez un poème en respectant les contraintes. Vous pouvez m'envoyer vos essais (pas par photos, s'il vous plaît) :




1. Questions

Rédigez un poème constitué uniquement de questions.

2. 35 mots

Ecrivez un poème qui comporte 35 mots : pas un de plus, pas un de moins.

3. Une syllabe

Ecrivez un poème d’au moins 50 mots dont chacun ne compte qu’une syllabe.

4. Obsession

Par quoi êtes-vous obsédé ? Qu’est-ce qui enlèverait tout sens à votre vie si cela disparaissait ? Ecrivez un poème à ce sujet.


Bonne fin de semaine et à mardi...


Mardi 16 juin


Activité 1
Je ne vous propose pas de correction pour le travail à faire pour aujourd'hui. Je vous laisse rédiger un résumé cohérent en fonction de ce que vous avez compris. En revanche, je voudrais commenter ce petit film.
Tout d'abord, ce mythe répond parfaitement à la thématique de séquence : "dire l'amour" puisque, en effet, Orphée est le poète qui chante son amour pour Eurydice.
Ensuite, cette histoire met en lumière, par exagération, le pouvoir de la poésie, pouvoir qui consiste à enchanter le monde, au point de "faire danser les arbres", de faire taire les Sirènes, etc.
J'ajoute encore qu'Orphée est celui qui a (presque seulement !) le pouvoir de ramener à la vie les êtres chers. C'est ce que les poètes font quand il évoquent les personnes défuntes qu'ils ont aimées : ils les font revivre, ils les ramènent à la vie, le temps d'un poème. C'est en cela peut-être que cette résurrection échoue : ça ne dure que le temps d'un poème.

Pour en finir sur ce mythe, je finirai avec un extrait d'Orphée (1950) de Jean Cocteau. Souvenez-vous de la lettre d'Albert Camus à Maria Casarès... Dans ce film, c'est justement elle, Maria Casarès, qui joue le rôle de la Mort ! Voici le moment où elle emporte Eurydice aux Enfers : https://www.youtube.com/watch?v=CSLXCksPmjo
(Vous avez remarqué qu'un plan est monté à l'envers ?)

Activité 2
Voici un poème d'amour d'Arthur Rimbaud. Votre travail consiste à :
1. lire et comprendre cette poésie
2. en relever les figures de style (voir cours du mardi 9 juin)
3. expliquer le sens de ces figures de style.

Rimbaud a écrit ce sonnet quand il avait seize ans (... mais de toute façon il a écrit toute son œuvre avant vingt ans !). Il a écrit ce poème en train, alors qu'il avait fugué du domicile familial. Le voici, suivi du manuscrit original :


Rêvé pour l’hiver

L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.


Tu fermeras l’œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.


Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…


Et tu me diras : " Cherche ! " en inclinant la tête,
– Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
– Qui voyage beaucoup…

Arthur Rimbaud (1854-1891)

Voici le manuscrit original :




Vendredi 12 juin

Activité 1. Correction du travail demandé.
Exercice 1 p. 302

Phrases

Outil de comparaison

Comparé

Comparant

1

tel

Mon chat

Un tigre

2

comme

Nos joueurs

Des lions

3

pareilles à

Les paroles

Un flot ininterrompu

4

semblable à

Le champ de blé

Une mer dorée


Exercice 7 p. 303
1. Dans cette phrase, on attribue des actions habituellement réservées aux animaux ("rugissait", "grondait") ou aux humains ("fouettait") à des phénomènes météorologiques ("le vent", "le tonnerre", "la pluie").
2. La rivière est présentée comme un être vivant, puisqu'elle "s'étire paresseusement", comme un animal ou un humain. Ne parle-t-on pas d'ailleurs du lit d'une rivière ?
3. Activité éminemment humaine que la musique, attribuée ici à de l'eau en ébullition.
4.Pour régner, il y faut des poules ! On voit ici que la personnification ne consiste pas seulement à animer des choses mais peut aussi donner des attributs humains à des animaux (le "règne" donne une dimension politique à la basse-cour).
5. Le feu devient vivante, sous la forme d'une langue. L'image est maladroite: une langue ne dévore pas, au mieux elle lèche.


Exercice 12 p. 303
1. C'est une (célèbre) métaphore puisqu'il n'y a pas d'outil de comparaison. La jeunesse est assimilée à un phénomène météorologique.
2. Personnification: on attribue une partie du visage (le front) à un bâtiment. (Le poète joue sans doute sur le mot dérivé "fronton", qui désigne un élément d'architecture).
3. Comparaison : le regard (d'une femme) est rapproché de celui d'une statue par l'outil de comparaison "pareil au"
4. Personnification : l'expression "faire le gros dos" signifie se résigner. Cela ne peut s'appliquer qu'à des humains ou à des animaux, pas à des arbres. Ici, le narrateur fait comme si les arbres attendaient patiemment que la pluie cesse.
5.C'est une comparaison : le mollet (comparé) "ressemble" (outil de comparaison) à une "patte de cochon grillée" (comparant).

Exercice 13 p. 303
1. Un écrin est une boîte, contenant un bijou, la plupart du temps. Si la mousse est cet écrin, le scarabée est le bijou en "or vivant". Il s'agit donc d'une métaphore.
2. Il s'agit d'une allégorie : la Mort est incarnée sous des traits humains.
3. Il y a deux comparaisons introduites chacune par "comme" puis "pareils à". Les nuages sont comparés à des taches d'encre et à des ballons. Pour compliquer le tout, le narrateur a recours à une personnification, puisque les nuages "couraient" puis "s'attaquèrent".
4. Il s'agit d'une périphrase ("le Roi des animaux" est une expression détournée, allongée pour désigner le lion), doublée d'une personnification.

Activité 2. Le mythe d'Orphée
Je vous ai déjà parlé de mythologie durant cette séquence, dans la proposition de correction du sujet de réflexion que je j'avais posté. J'avais évoqué le mythe de Pygmalion (et Galatée), ce sculpteur qui donne vie à la statue (plus sympathique que la Vénus d'Ille) dont il tombe amoureux:
Pygmalion et Galatée, Ernest Normand (1857-1923).

J'avais aussi évoqué le mythe platonicien de l'Androgyne, mi-homme mi-femme, que les dieux de l'Olympe avait coupé en deux êtres distincts dotés d'un seul genre. Ce mythe expliquait l'amour en tant que volonté de retrouver une plénitude perdue. Ce texte farfelu date de 380 av. JC ; il a donc presque 2400 ans... Le voici : https://www.youtube.com/watch?time_continue=136&v=fmDpwXCyFOI&feature=emb_logo

Aujourd'hui, nous allons travailler sur un autre mythe, qui relie le thème de l'amour à celui de la poésie. Il s'agit du mythe d'Orphée. Orphée est, selon la mythologie grecque, le premier poète, dont l'histoire est révélatrice de la poésie lyrique, de la poésie qui a pour sujet l'amour.
Le travail que je vous propose consiste à résumer la vidéo suivante dans votre cahier de français, en une dizaine de lignes. Le film dure 25 minutes. Ne retenez que l'essentiel ! Voici le lien :

Bonne fin de semaine.

Mardi 9 juin

Correction du travail demandé.

Tout d'abord, dans le lexique, vous noterez ce mot :
Réplique : au théâtre ou dans du discours direct, cela désigne la prise de parole d'un personnage.

1. L’aveu d’amour de Roméo à Juliette figure pour ainsi dire dans chacune des répliques qu’il lui adresse. La première serait celle-ci : « Appelle-moi seulement ton amour ».

L’aveu de Juliette repose sur une situation très prisée au théâtre. Elle parle seule (et indirectement au public), sans savoir que Roméo l’écoute et déclare : « Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière. »

Un second aveu surviendra plus loin, cette fois adressé à Roméo : « En vérité, beau Montague, je suis trop éprise » (être épris : être amoureux).


2. Le langage poétique est là pour exprimer la noblesse et l’exaltation des sentiments des personnages.

Il faut s’attarder sur la première réplique de Roméo. La scène s’ouvre sur une métaphore : « Juliette est le soleil !», qui joue sur l’opposition avec l’astre nocturne, la lune. Ainsi Juliette est plus belle que la lune, nous dit Roméo. L’opposition de la nuit et de la lumière est aussi une façon de parler de son amour, que le jeune homme a dans l’idée d’amener de l’ombre à la lumière, en le révélant, en avouant ses sentiments à Juliette. Mais la métaphore se poursuit (on parle de métaphore filée) puisque, à présent, les yeux de Juliette sont comparés à des étoiles. On voit par cette image que l’être aimé se superpose au monde, prend la place des choses, du soleil, car on ne voit plus que la personne qu’on aime quand on est amoureux.

En poésie, l’amour est également une religion. Juliette devient un « ange resplendissant », « un messager ailé du ciel » (qui rappelle Hermès, le messager des dieux) de par sa position de surplomb (puisque vous vous souvenez qu’elle est sur son balcon). Quant à Juliette, elle y va fort également puisqu’elle appelle Roméo le « dieu de mon idôlatrie ». Il s’agit de métaphores.

Quand les aveux ont été échangés, c’est la passion amoureuse elle-même qui est désignée par métaphore : c’est « un bouton d’amour », bouton signifiant ici bourgeon de fleur (puisqu’ils n’en sont qu’au début de leur relation) ; c’est ensuite une comparaison qui rapproche l’amour de la mer, toutes deux illimitées et profondes, « car l’un et l’autre sont infinis ».


La construction du discours amoureux est ici autrement plus intéressante que ces histoires de piscines et de baisers langoureux qu'on trouve dans le film. Sans qu'aucun contact physique entre les jeunes gens n'ait été prévu ou suggéré par Shakespeare, la passion et l'abandon total des deux amants sont exprimés dans cette scène.


Il est temps de faire le point sur les figures de style. A coller ou à copier dans le cahier à la suite de la séance :

Comparaison
Elle établit un rapport de ressemblance entre deux éléments (le comparé et le comparant), à l’aide d’un outil de comparaison (comme, ainsi que, plus… que, moins… que, de même que, semblable à, pareil à, ressembler, on dirait que…)
Le comparé est ce qu'on compare. Le comparant est ce à quoi on le compare.
Ex : Le soleil est semblable à de l’or.
Ton teint est pareil à l’éclat de la rose.
La terre est bleue comme une orange. (Eluard)
Métaphore
C’est une comparaison sans outil de comparaison. Les termes y sont pris au sens figuré.

Quand une métaphore est répétée, déclinée sous différentes formes au sein d'un même texte, on parle d'une métaphore filée.
Ex : Ton teint de rose
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe. (Hugo)
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature,
mais c’est un roseau pensant. (Pascal)
Personnifi-cation
Elle représente une chose ou une idée sous les traits d’une personne.
Ex : La forêt gémit sous le vent.

ces rois de l’azur, maladroits et honteux (Baudelaire)
L’Habitude venait me prendre dans ses bras et me portait jusque dans mon lit comme un petit enfant. (Proust)
Allégorie
Elle représente de façon concrète et imagée les divers aspects d’une idée abstraite. Elle se repère souvent grâce à l’emploi de la majuscule.

Ex : - La Mort est souvent représentée par une faucheuse.
- Une femme aux yeux bandés tenant une balance : allégorie de la Justice.
- La statue de la Liberté : allégorie de la Liberté.
- Marianne : allégorie de la République
- La colombe et le rameau d'olivier : allégorie de la Paix.
N.B. : Quand une comparaison ou une métaphore est tellement utilisée qu’elle devient usée et banale, elle se transforme :
  • en expression lexicalisée : Ex : prendre ses jambes à son cou ; verser des torrents de larmes ; être doux comme un mouton…
  • en cliché : Ex : des cheveux d’or ; un cœur de pierre…


Exercice I. Identifiez la figure de style :

1. Des albatros, indolents compagnons de voyage.

2. Les dauphins alentour sautent comme des carpes

3. la Grande Faucheuse

4. La Colombe de la Paix

5. Le destin empoigne qui il veut, quand il veut.

6. Un long serpent de fumée noire

7. Leurs grandes ailes blanches sont comme des avirons

8. L'aurore est un cheval qui s'ébrouant chasse au loin les corneilles.

Exercices à faire pour vendredi 12 juin :
Pour les exercices suivants, je vous envoie une version numérisée du manuel Outils de la langue. Je n'oublie pas que, pour un certain nombre d'entre vous, votre manuel est resté dans ma salle !
Sur le lien suivant, vous ferez les exercices 1 p. 302 ; 7, 12 et 13 p. 303.


Bonne semaine à tous.



Vendredi 5 juin

Nous nous sommes arrêtés sur une comparaison film / pièce de théâtre. Je vous avais demandé de voir les points communs et les différences entre le Roméo et Juliette de Shakespeare et son adaptation filmique.
Corrigeons.

Tout d'abord, parlons des dialogues. Le texte original est en anglais et celui que je vous ai mis ci-dessus est une traduction ; la version filmée sur Youtube est encore une traduction différente, ce qui explique les petites variations dans les propos des personnages. Vous aurez remarqué aussi que les dialogues du film sont plus courts que ceux de la pièce de théâtre, certaines parties en ayant été supprimées. Les paroles prononcées par les personnages sont néanmoins bien celles de Shakespeare et en respectent l'esprit. Cela tient à des questions de rythme cinématographique, le réalisateur étant sans doute contraint par le format du film imposé par la production. Un film de quatre heures aurait sans doute attiré moins de spectateurs en salle.
Vous aurez remarqué que le texte est très poétique. A l'époque de Shakespeare, le théâtre et la poésie ne sont pas dissociés ; cette pièce de théâtre est donc en même temps un poème, ce qui en a assuré le succès jusqu'à aujourd'hui. Nous nous pencherons sur cette question dans la suite de la séance.

Ensuite, concernant la mise en scène, le Roméo du film attend Juliette sous le balcon, conformément à l'idée que le spectateur se fait de cette scène fameuse et de la didascalie (voir définition ci-dessous) fournie par l'auteur : "(Apercevant Juliette qui apparaît à une fenêtre.)" mais il va être surpris (autant que nous) de voir un homme apparaître à la fenêtre et Juliette sortir par la porte du jardin.
La piscine est aussi une façon de moderniser la mise en scène, impossible à obtenir au théâtre (notamment en allant filmer les personnages sous l'eau). De même, le réalisateur a ajouté le don d'un pendentif (un crucifix, semble-t-il) à la toute fin de la scène.
Le baiser aussi est également plus cinématographique que théâtral : ce baiser de 27 secondes (... j'ai compté) et ceux qui suivent ne figurent pas dans la pièce de théâtre... Si je peux vous donner mon avis, cette piscine, ces baisers, tout cela est bien peu de chose à côté du texte brillant de Shakespeare. Le poète présente l'amour comme la fusion de deux âmes, la rencontre de deux personnalités singulières, l'échange d'un serment d'amour mais en faisant descendre Juliette de son balcon, le film ouvre la porte à la sensualité et à la vulgarité. Entre Hollywood et Shakespeare, le choix est rapide.

A noter dans le lexique, au début du cahier :
Didascalie : indication scénique fournie par l'auteur qui indique aux comédiens comment jouer la scène (façon de s'exprimer, déplacements sur scène, personnes à qui ils doivent s'adresser, etc.).

Il nous reste à étudier le texte à proprement parler. Laisser de côté Leonardo di Caprio et Hollywood pour nous concentrer sur la pièce de Shaskespeare.Travail à faire pour mardi 9 juin :

1. Comment s'effectue l'aveu d'amour pour chacun des deux personnages ? Retrouvez dans le texte les lignes où l'aveu est exprimé.
2. Relevez les figures de style qui désignent l'amour ou l'être aimé. Quel effet produisent-elles ?

Je vous rappelle que les figures de style sont les métaphores, le comparaisons, personnifications, allégories, etc. Je ferai un rappel la semaine prochaine mais partez déjà de vos souvenirs. Nous vous parlons de ces figures de style depuis la sixième...

Je m'aperçois que l'accès au texte serait plus facile sur le support suivant :
L'acte II, scène 2 commence à la page 41 du PDF.

Bonne fin de semaine à tous.


Mardi 2 juin

Activité 1 : Le sujet de réflexion
J'ai reçu bien peu de travaux de votre part. Mais bravo à vous, qui avez rendu un texte. Vous ne perdez pas votre temps, continuez ainsi. J'ai écrit à chacun pour commenter et donner une appréciation, mais je ne donne pas de note chiffrée.
Pour ma part, j'ai préparé une correction. Il y a pleins d'autres arguments, d'autres exemples, mais je me suis concentré sur des classiques et des mythes. Je commence par formuler l'argument, je l'explique, puis je donne un exemple (littéraire, par préférence personnelle) venant illustrer l'argument. Prenez le temps de lire et de comprendre comment il faut procéder. Voilà :

En amour, doit-on tout faire pour plaire à l'autre ?


Tout d’abord, une vie amoureuse épanouie est un accomplissement pour beaucoup de personnes. Beaucoup de chansons, de films, de pièces de théâtre nous présentent l’amour comme le but ultime à atteindre. Dès l’Antiquité, Platon raconte dans Le Banquet qu’à l’origine de l’humanité, les hommes et les femmes étaient unis en un seul être, appelé Androgyne, que Zeus a ensuite séparé en deux. L’amour n’est qu’une tentative de reconstituer la plénitude de cet être à la fois masculin et féminin. On comprend, dès lors, que le danger et le sacrifice de soi soient des paramètres négligeables pour atteindre l’amour.Certains personnages n’hésitent pas à braver le danger pour parvenir à leurs fins. C’est le cas par exemple de Roméo et Juliette de Shakespeare. Dans cette pièce de théâtre très célèbre, Roméo Montaigu tombe amoureux de Juliette Capulet. Les deux familles sont ennemies mais le jeune homme ne va pas hésiter à franchir le mur du jardin et se rendre sous les fenêtres de Juliette pour venir lui déclarer son amour, en dépit du risque qu’il court car sans doute serait-il tué s’il était surpris par un Capulet.


Cependant, plaire à autrui ne signifie pas renoncer à soi et à sa personnalité. Celui ou celle qu’on aime doit nous aimer tel que nous sommes, avec nos défauts, nos qualités et nos goûts. Si tel n’est pas le cas et qu’il nous faut changer du tout au tout, l’autre tomberait amoureux de l’image qu’on veut bien lui présenter mais pas vraiment de nous-même. C’est le sens du mythe grec de Pygmalion, qui raconte l’histoire d’un artiste, qui tombe amoureux de la sculpture qu’il a créée, Galatée. Sa statue finit par s’animer et prendre vie. Ce mythe nous donne la vision d’une femme totalement modelée aux goûts de l’homme, puisqu’il l’a façonnée comme il le souhaite. Dans L’Ecole des femmes de Molière, un vieil homme a ainsi placé dans un couvent une très jeune fille pour qu’elle y soit éduquée comme il l’entend, jusqu’au moment où elle soit en âge de se marier avec lui. Dans ce cas, on voit qu’Agnès, la jeune femme, n’a pas été choisie pour sa personnalité propre. Le dénouement est éloquent : au dernier moment, elle rencontre un jeune homme qui l’aime pour elle-même et s’enfuit avec lui.


Pour finir, on peut quand même convenir d’efforts à concéder pour plaire à l’autre, qu’ils soient d’ordre physique ou moral. L’attirance physique ne saurait être occultée dans une relation amoureuse : l’hygiène, la tenue vestimentaire ou encore une pratique sportive régulière peuvent constituer des atouts qui, sans nous dénaturer, peuvent nous rendre plus séduisants. Ainsi, dans La Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig, la narratrice raconte comment, à l’adolescence, l’amour l’a transformée du jour au lendemain. Sitôt amoureuse, elle se mit à lire pour cultiver son esprit, à travailler dur en classe, à faire des progrès en piano, etc. Si tout cela a pour but de plaire à une seule personne, il en reste cependant des compétences et des qualités qui restent même après la fin de la relation.


Activité 2 : Dictée
J'ai bien peu de retour de votre part concernant le travail sur Roméo et Juliette, aucune question, aucune remarque... J'imagine que le jour férié n'y est pas pour rien. Plutôt que de vous donner la correction d'un travail que vous n'avez pas fait, je vous propose de reprendre le travail d'orthographe de la semaine dernière.
Je vous propose de faire une dictée avec un membre de la famille. Avant cela, il y a un petit travail préalable :
- Revoyez l'accord de "tout" (23 et 26 mai)
- Revoyez l'accord du plus-que-parfait :
Comme vous le constatez sur le lien ci-dessus, le plus-que-parfait se forme sur l'auxiliaire à l'imparfait + participe passé.

A présent, voici le texte de la dictée. Ne le lisez pas, confiez-le à la personne qui vous fera faire la dictée :

Et je m'aperçus, en me retournant, que toutes les tombes étaient ouvertes, que tous les cadavres en étaient sortis, que tous avaient effacé les mensonges inscrits par les parents sur la pierre funéraire, pour y rétablir la vérité.
Et je voyais que tous avaient été les bourreaux de leurs proches, haineux, déshonnêtes, hypocrites, menteurs, fourbes, calomniateurs, envieux, qu'ils avaient volé, trompé, accompli tous les actes honteux, tous les actes abominables, ces bons pères, ces épouses fidèles, ces fils dévoués, ces jeunes filles chastes, ces commerçants probes, ces hommes et ces femmes dits irréprochables.
Guy de Maupassant, La Morte, 1887.

Remarques :
- Le mot "tout" est utilisé six fois. Vérifiez que vous l'avez bien accordé.
- Vous pouvez la lire pour votre plaisir. Que se passerait-il si l'on écrivait la vérité sur les pierres tombales...La nouvelle d'où est tiré ce texte se trouve ici :


Vous avez jusqu'à vendredi pour faire cette dictée et le travail sur Roméo et Juliette. Bonne semaine.



Samedi 30 mai

Il est encore possible de me rendre le travail, même en retard. Mieux vaut tard que jamais. Nous reparlerons de ce sujet de réflexion la semaine prochaine, après que je les aurai corrigés.

Séance 7 : La scène du balcon

C'est inévitable : je ne peux pas construire une séquence sur l'aveu amoureux sans passer par la scène du balcon de Roméo et Juliette de Shakespeare. C'est une pièce de théâtre difficile, elle a été écrite en anglais en 1597. La langue est soutenue, poétique, mais c'est l'archétype, le point de départ de toute déclaration amoureuse des temps modernes. Un classique.
Pour rappel, la scène se passe à Vérone, en Italie. Deux familles se détestent, les Montaigu et les Capulet, mais deux jeunes gens issus de ces deux familles tombent amoureux l'un de l'autre. Juliette Capulet est à son balcon, un soir, quand Roméo Montaigu vient rôder dans son jardin.

Pour l'anecdote, Leonard Bernstein en a tiré une célèbre comédie musicale, West Side Story, où les deux familles deviennent des bandes rivales. Voici le début du film qui présente la rivalité entre les deux bandes: https://www.youtube.com/watch?v=bxoC5Oyf_ss
Et enfin voici ce que Disney a fait de la scène du balcon : https://www.youtube.com/watch?v=DvlO5sDLP5U

Ce que je vous demande de faire pour mardi, c'est de faire un travail de comparaison que nous avons déjà mené à plusieurs reprises en classe. Vous allez lire le texte de Shakespeare tranquillement, prendre le temps de le comprendre (comme je vous l'ai dit, ce n'est pas un texte facile) et le comparer ensuite à l'adaptation filmique que Baz Luhrmann en a tirée en 1996 (avec Leonardo Di Caprio et Claire Danes).
Relevez les points communs et les différences entre le texte de Shakespeare et l'adaptation filmique.
Voici le lien vers la scène du film :
Vous trouverez le texte en PDF sur cette page.





Mardi 26 mai

Correction
Exercice I. Ecris tout correctement et indique ensuite sa classe grammaticale. Dans une phrase, deux solutions sont possibles.
1. Tous les enfants sont venus voir le clown.
Classe grammaticale : Déterminant indéfini
2. Elle est toute fatiguée d'avoir autant dansé.
Classe grammaticale : Adverbe (on ajoute un -e puisque le mot suivant est à initiale consonantique = commence par une consonne)
3. Tout le monde pense qu'il neigera demain.
Classe grammaticale : Déterminant indéfini
4. Ils sont tout/ tous contents en voyant leurs notes.
Classe grammaticale : Adverbe ou pronom indéfini (deux possibilités, selon ce que l'ont veut dire)
5. Il a mangé la pâtisserie tout entière.
Classe grammaticale : Adverbe (pas de -e puisque mais le mot suivant est à initiale vocalique = commence par une voyelle)
6. Tous sont venus prendre de ses nouvelles.
Classe grammaticale : Pronom indéfini

Exercice II. Complète le texte.
Ce crime avait mis en émoi tout le quartier. Tous s'accordaient sur le même point : le suspect était un parfait gentleman respecté de tous. Tout indice devait être porté à la police, toute personne ayant des informations devait se manifester. Tous les agents du secteur étaient aux aguets, toutes les ruelles étaient sous surveillance. La jeune fille avait été retrouvée toute tétanisée de peur. Elle se remettait difficilement de ce traumatisme encore tout récent.

Exercice III. C'est l'exercice le plus difficile et le plus intéressant des trois : il nécessite aussi de repérer et modifier les chaînes d'accords (adjectifs, verbes, déterminants...) de la phrase :
1. Tout le quartier était décoré à l'occasion des fêtes de Noël. (les rues) ==> Toutes les rues étaient décorées à l'occasion des fêtes de Noël.
2. L'acteur était tout angoissé avant la première représentation. ==> L'actrice était tout angoissée avant la première représentation.
3. Les gens se réjouissaient ; tous étaient soulagés. ==> Toutes les femmes se réjouissaient ; toutes étaient soulagées.
4. Toute la famille attendait impatiemment les vacances d'été. ==> Tout le monde attendait impatiemment les vacances d'été.
5. Le sportif, tout fier de son exploit, brandit sa médaille devant les photographes. ==> Les sportives, toutes fières de leur exploit, brandissent leur médaille devant les photographes.
6. Toutes les maisons seront rénovées. (les appartements) ==> Tous les appartements sont rénovés.

Pas plus de travail pour vendredi : vous avez déjà un sujet de réflexion, qui devrait vous occuper un bon moment. Bonne semaine à tous.

Samedi 23 mai

Activité 1 : sujet de réflexion
Une seule élève a contribué (merci à elle) au pad qui était à votre disposition. Dommage : au lieu d'un travail qui se construit collectivement, il vous faudra trouver et développer vos propres arguments.
Voici le sujet :
En amour, doit-on tout faire pour plaire à l'autre ?
Construisez trois paragraphes d'au moins dix lignes chacun. Chaque paragraphe comprend un argument et un exemple.

Remarques:
- Chaque paragraphe est une réponse à la question initiale.
- Puisez l'inspiration de vos exemples dans la littérature, le cinéma, l'actualité, les faits de société et, en dernier recours, votre expérience.
- Veillez à utiliser des connecteurs logiques (tout d'abord, ensuite, d'autre part, par exemple, etc.)
Si vous ne vous savez pas comment mener ce travail, reprenez le cahier, nous avons déjà travaillé l'argumentation à plusieurs reprises en cours d'année.

Je vais vous laisser une semaine pour rendre ce travail : vendredi 29 mai (ou même samedi 30, si vous voulez)
Evitez les pièces jointes : faites un copier/coller de votre texte en m'envoyant un mail.

Activité 2 : l'accord de tout
Je vous avais proposé de construire votre propre cours sur l'accord de tout. Voici une synthèse que vous pourrez reporter à la fin du cahier ou qui pourrait servir à corriger votre cours.

L'accord de tout dépend de sa classe grammaticale. Cette leçon relève donc de l'orthographe grammaticale. Commençons par la morphologie...


masculin

féminin

singulier

tout

toute

pluriel

tous

toutes


...Et détaillons les emplois :
1. tout déterminant
Il est placé devant un nom, souvent associé à un deuxième déterminant :
Exemples : tout citoyen a des droits et des devoirs. Tous les citoyens ont des droits et des devoirs.
Dans ces deux phrases, tout est suivi d'un nom (citoyen), c'est donc un déterminant. Dans ce cas, il s'accorde en genre et en nombre avec le nom.

2. tout pronom (indéfini, pour être précis)
On peut le remplacer par un autre pronom : il(s) / elle(s) / lui, eux, elle...
On le trouve souvent associé à un verbe, en fonction sujet ou complément d'objet.
Exemples : Ils ont tout compris (ils ont compris quoi ? tout = COD)
Toutes sont arrivées en retard (qui est-ce qui est arrivé en retard ? toutes = sujet)

3. tout nom commun
Facile. Si tout est précédé d'un déterminant, c'est un nom.
Exemple : Nous faisons partie d'un tout.

4. tout adverbe
Ca se complique un peu. Tout ne désigne pas une totalité quantitative mais plutôt une intensité ; on pourrait le remplacer par très, entièrement.
Les adverbes sont habituellement invariables mais, fait rarissime pour un adverbe, tout s'accorde quand il désigne un féminin dont le mot suivant (un adjectif, la plupart du temps) commence par une consonne.
Exemple : Ils sont tout contents = Ils sont très contents (masculin = pas d'accord)
Elles sont tout excitées à l'idée de partir en vacances (féminin avec mot suivant qui commence par une voyelle= pas d'accord)
Elles sont toutes contentes. (féminin avec mot suivant qui commence par une consonne = accord)

Remarque. Certaines phrases peuvent avoir deux sens, selon qu'il s'agit d'un adverbe ou d'un pronom.
Exemple : Elles sont toutes contentes.
Cette phrase a deux sens : soit on veut dire que toutes les personnes sont contentes (on dénombre = pronom indéfini), soit on veut insister sur l'intensité de leur contentement (tout = très= adverbe).

Exercice I. Ecris tout correctement et indique ensuite sa classe grammaticale. Dans une phrase, deux solutions sont possibles.
1. ________ les enfants sont venus voir le clown.
Classe grammaticale : ___________________
2. Elle est ________ fatiguée d'avoir autant dansé.
Classe grammaticale : ___________________
3. ________ le monde pense qu'il neigera demain.
Classe grammaticale : ___________________
4. Ils sont _____________ contents en voyant leurs notes.
Classe grammaticale : ___________________
5. Il a mangé la pâtisserie _________ entière.
Classe grammaticale : ___________________
6. ___________ sont venus prendre de ses nouvelles.
Classe grammaticale : ___________________

Exercice II. Complète le texte.
Ce crime avait mis en émoi _______ le quartier. ___________ s'accordaient sur le même point : le suspect était un parfait gentleman respecté de ________. ___________ indice devait être porté à la police, _________ personne ayant des informations devait se manifester. _________ les agents du secteur étaient aux aguets, _________ les ruelles étaient sous surveillance. La jeune fille avait été retrouvée _________ tétanisée de peur. Elle se remettait difficilement de ce traumatisme encore _______ récent.

Exercice III. Réécris les phrases en remplaçant les groupes nominaux en gras par les groupes nominaux entre parenthèses. Fais toutes les modifications nécessaires.
1. Tout le quartier était décoré à l'occasion des fêtes de Noël. (les rues)
2. L'acteur était tout angoissé avant la première représentation. (l'actrice)
3. Les gens se réjouissaient ; tous étaient soulagés (les femmes)
4. Toute la famille attendait impatiemment les vacances d'été. (le monde)
5. Le sportif, tout fier de son exploit, brandit sa médaille devant les photographes. (les sportives)
6. Toutes les maisons seront rénovées. (les appartements)

Récapitulons la séance d'aujourd'hui. Le sujet de réflexion est à faire pour la fin de la semaine prochaine. Pour la partie orthographe, je pense que mardi 26 mai devrait convenir.
Bon week-end à vous.


19 mai

Correction de la lettre d'Ugolin :

Et puis, quand je lui ai dit devant tout le monde que je voulais me marier avec elle, tout lui donner, et cætera, elle m'a craché dessus en parole, et en plus elle s'est réfugiée vers l'instituteur. D'abord, je les ai vus se parler dans la colline. Elle ne lui tire / jette pas une pierre dans l'estomac et elle l'écoute en regardant par terre, et quand il a fini de parler, elle se languit qu'il recommence ! Et lui, il n'est pas étonné, il trouve ça naturel. J'ai envie de le tuer, mais sa ferait de la peine à Manon, alors non tant pis, je ne veux pas la priver. Celui-là, il ne connaît pas son bonheur, mais moi je connais mon malheur, que je ne peux plus supporter.

Ici commence mon testament.


Les fautes les plus fréquentes portaient sur :

- sa/ça (ce dernier mot peut se remplacer par « cela »)

==> https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-26659.php

- l'oubli de l'adverbe de négation ne.

- le redoublement inutile des pronoms (« je veux me la marier »)

- les erreurs lexicales (« et puits », « d'abort », « mintenant »...)


En voilà assez pour Ugolin. S'il avait su faire une belle déclaration d'amour (et qu'il s'était rasé la moustache), sa fin eût été moins tragique. Nous allons enchaîner sur deux activités, l'une qui fait réfléchir et l'autre... aussi.


Activité 1 : sujet de réflexion

Nous allons enchaîner sur un sujet de réflexion que nous allons préparer et construire ensemble. Le sujet est le suivant :


En amour, doit-on tout faire pour plaire à l'autre ?


Mon but, avec ce travail, est de vous préparer à l'épreuve du Diplôme National du Brevet de l'année prochaine, qui comprend un sujet de réflexion en rédaction. C'est pourquoi, à chaque séquence, nous avons eu un temps de réflexion sur une question posée.

Dans un premier temps, nous allons chercher les arguments qui permettent de répondre à la question posée ci-dessus. Au lieu de faire cela individuellement, je vous propose de mener la réflexion collectivement à l'aide d'un framapad.

Cliquez sur ce lien et n'oubliez pas de mentionner votre prénom avant de commencer à écrire :

https://etherpad.alolise.org/p/9gr1-n60s1n3mql?lang=fr

Nous ferons le point vendredi. Plus vous contribuerez, plus le travail sera stimulant et la suite facile.


Activité 2 : Orthographe

Comme ce travail de réflexion ne devrait pas vous prendre des heures, j'ai trouvé une petite "capsule" (le terme est à la mode) d'orthographe sur les accords du mot "tout", à visionner :

https://www.lumni.fr/video/comment-ecrire-tout-sans-faire-de-fautes

Ca va très vite, je vous conseille de faire pause toutes les 3 secondes. A la fin du cahier, vous pouvez en faire une synthèse. Que fait-on si tout est un pronom, un déterminant (devant un nom), un adverbe, voire un nom ?

Peut-être ceci sera-t-il plus clair : https://www.ralentirtravaux.com/lettres/cours/tout.php

Pour vous exercer, voici un lien, à n'ouvrir que lorsque vous êtes sûrs d'avoir compris la leçon :

https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-52904.php

Nous en reparlerons vendredi aussi. Bonne semaine.


Samedi 16 mai

Avec 24h de retard, voici la correction du travail demandé :

Questionnaire


1. La situation d'énonciation de cette lettre est la suivante :

Albert Camus est l'expéditeur de cette lettre. Le destinataire est Maria Casarès. Il la lui a envoyée le 17 juillet 1944, à Verdelot, un village de Seine-et-Marne.

2. C'est le ton du reproche qui domine dans cette lettre : "Mais tu n'as pas écrit", "une sorte de répugnant malheur à cause de toi", "Mais tu n'es pas venue"

3. Camus semble absolument désespéré que Maria Casarès ne soit pas venue le voir à Verdelot. Il ne semble plus attendre quoi que ce soit d'elle, mais éprouve le besoin de s'épancher, d'exprimer sa profonde tristesse. D'ailleurs, il n'est pas sûr qu'il enverra la lettre en question : il éprouve juste le besoin d'écrire ce qu'il ressent, destinataire ou non.

Les sentiments éprouvés sont multiples. On retiendra le désespoir et le malheur de ne pas se sentir aimé ("tu ne m'aimes pas"), mais également la jalousie ("je suis jaloux").

Au milieu de toute cette tristesse, Camus constate à quel point il aime la jeune femme plus qu'elle ne l'aime, ce qui est une façon de lui déclarer à nouveau son amour : "personne ne t'aimera jamais comme je t'aime".


4.

Albert Camus

Maria Casarès

- Fort caractère, qui tient tête à l’ennemi (il prend part à la Résistance). La révolte est l’un des thèmes principaux de ses œuvres.

- il est question dans la lettre de son cynisme (deuxième paragraphe de la lettre)

- Homme passionné, en amour particulièrement (« Tu n’as pas compris que je t’aimais profondément, avec toute ma force, toute mon intelligence et tout mon cœur »). Au passage, vous avez peut-être remarqué qu’il y a des mots illisibles à la fin de la lettre. Peut-être peut-on imputer cela à l’état dans lequel il se trouve.

- Homme exigeant avec lui-même et avec les autres (« Te rends-tu compte que cette exigence que j’ai portée partout et qui me fait ce que je suis, je l’ai mise aussi dans cet amour »)

- jaloux, on en a déjà parlé.

- un peu condescendant avec Maria Casarès. C’est vrai qu’ils ont 9 ans d’écart. Son amour dépend d’elle, mais vous remarquerez certaines expressions (qui ne passeraient plus en 2020). Il l’appelle « ma petite Maria » et « ma petite fille »

- En tant que comédienne, la biographie précise qu’elle est « séductrice », « envoûtante »…

- Femme indépendante, qui tient à sa liberté et cela rend jaloux Albert Camus, qui s’en plaint : « Car tu ne sors qu’avec des hommes. Et cela sans doute est normal. C’est toi, ton métier, ta vie. »

Il est normal que la première colonne soit plus fournie que la seconde, puisque Camus écrit pour parler de lui et de ce qu'il ressent. La relation est déséquilibrée, puisque l'un est plus en demande que l'autre. La rupture entre eux surviendra quelques mois plus tard... pour reprendre quatre plus tard, de façon durable cette fois.
Ce texte nous donne un aperçu de ce que peut écrire un écrivain, lorsqu'il ressent vraiment ce qu'il exprime. Les ressources du langage sont infinies pour nuancer ce qu'on ressent.

Passons au travail suivant, qui portera sur quelques accords en orthographe.

Orthographe

Cette séance d'orthographe porte sur un roman de Marcel Pagnol, dont je vous recommande la lecture : Manon des sources. Nous allons travailler sur le testament d'Ugolin. Il aime une femme sans être aimé en retour (pour savoir pourquoi elle ne l'aime pas, il faudrait que vous lisiez le roman !). Il finit par se suicider par amour et laisse une lettre d'une orthographe douteuse. Voici la lettre qu'il laisse à son notaire :


à monsieu le notaire Beloisot,
Je vous ai écrit à vous pasque c'est du sérieut de notère: c 'est mon testaman, que vous le fête faire ésactement.
Il faut pas qu'ils s'imagine que j'ai peur. D'abord, tout sa c'est pas vrais, et en plus, il y a pas deux témouins, il en faut deux. Et puits, c 'est pas pour les euillets, tant pis s'ils crève, set que des fleurs. St a cause de mon Amour, et j'ai comprit qu'elle me voudra jamet. Je m'en doutet, pasque mon ruban d'amour m'a fait un abset qui me brûle. Et puits, quand je lui dit devant tout le monde que je veux me la mariée, tout lui donner, exetéra, elle m'a craché dessur en parole, et en plus elle s 'est réfugié vers l'instituteur. D'abort, je les ai vu se parler dans la colline. Lui, elle lui tire pas une pierre dans l'estomaque, et elle l'écoute en regardant par terre, et quant il a fini elle se languit qu'il recommence ! Et lui il est pas étoné, il trouve sa naturel. J'ai envie de le tuer, O oui, mais elle sa lui feret peine, alors non tanpis, je veux pas la priver. Suila il sait pas son bonheur, mes moi je sait mon malheur, que je peux plus le suporter.
Mintenant sa commence mon testaman.
Je lèse le ferme des romarins à la demoisèle Manon Cadoré le file du bossu Jean Cadorè de Crespin. J'y lèse la ferme avec tout ce qu'il y a dedans. Tout. M. le Curé a dit si le criminel veut réparer sa fot, l'eau reviendra. Moi je répare, la source coulera, les eillets serons beau, sa se vendra bien. L'adrèse de M. Trémlat, s'est au quai du Canal, numéro 6. Le Papet le set.
Alors adessias, bonjour à tous.
Cès mon testaman. Dernière volonté set sacré.
Siniature ofisielle, Ugolin Soubeyran. La datte, cet le 6 sectembre, aujourd'hui.

Consigne
Comme vous pouvez le constater, non seulement il aime une femme qui ne l'aime pas en retour, mais en plus, ce pauvre Ugolin a souvent manqué l'école. Votre travail va donc consister à récrire la partie en caractères gras, en corrigeant les fautes d'orthographe et la syntaxe (parfois, il faudra donc reprendre la construction des phrases).

Remarque. Le livre a été adapté au cinéma. Voici la déclaration d'amour d'Ugoli à Manon, déclaration plus effrayante que séduisante : https://www.youtube.com/watch?v=mlEAiU0IXJA


Samedi 9 mai

Séance 6 : Une lettre d’amour

Camus a été très à la mode ces dernières semaines car il est l’auteur de La Peste, un roman de 1947 dans lequel les habitants d’une ville contaminée par la peste sont mis en quarantaine. Cela a fait écho à ce confinement que nous vivons depuis le 17 mars. J’ai préparé une longue séance sur cet auteur.

J’ai choisi un extrait de sa Correspondance avec Maria Casarès, qui fut sa maîtresse pendant une quinzaine d’années. Ils se sont écrit des centaines de lettres avant que Camus ne décède dans un accident de voiture, à quelques kilomètres de Nangis, sur la route qui relie Sens à Montereau-Fault-Yonne. Cette Correspondance publiée par la fille de Camus (qui a rassemblé toutes les lettres de son père et de Maria Casarès) a été un événement littéraire en 2017, à sa parution.

A la différence de la Lettre d’une inconnue de Zweig, cette lettre est authentique, ce n’est pas une lettre fictive, une lettre de roman, ce qui lui donne une coloration tout autre, un intérêt différent pour le lecteur.

J’ai choisi une lettre de Camus, au début de leur relation. C’est une lettre passionnée qui colle bien avec la problématique de séquence : Camus y exprime ses sentiments, en se demandant s’ils sont partagés. Bonne lecture et bon travail.


Tout d’abord, vous allez noter dans la partie Lexique du cahier, la définition de la situation d’énonciation, qui est toujours importante quand vous devez lire (ou écrire) une lettre.


Situation d’énonciation : c’est le contexte dans lequel un énoncé (une prise de parole, un texte) est produit. Ces éléments sont :

- l’énonciateur : qui parle ?

- le destinataire : à qui le message est-il adressé ?

- où le message a-t-il été formulé ?

- quand le message a-t-il été formulé ?


Vous trouverez ci-après des éléments biographiques sur Casarès et Camus puis la lettre en question et, enfin, le questionnaire.



LA CORRESPONDANCE D'ALBERT CAMUS ET MARIA CASARÈS (1944-1959)





MARIA CASARÈS

Comédienne française (1922-1996)

Souvent désignée comme “la plus grande tragédienne de la seconde moitié du XXe siècle”, Maria Casarès a interprété tous les plus grands rôles. De Lady Macbeth à Phèdre en passant par Médée, la comédienne prête à ses personnages la sensualité de sa voix cassée, chevrotante et envoûtante. Originaire de Galice et fille du premier ministre de la jeune république espagnole, la future comédienne doit fuir l’Espagne pour s’installer avec sa mère à Paris au moment de l’insurrection militaire. Elle commence sa carrière de comédienne dans Le Malentendu d’Albert Camus. Son interprétation dans Les Enfants du paradis de Marcel Carné en 1943 la fait connaître du grand public. La force de son émotion alliée à son pouvoir de séduction font de Maria Casarès une actrice emblématique qui continue de marquer les esprits contemporains.








ALBERT CAMUS

Écrivain français (1913-1960)

Albert Camus grandit à Alger et obtient son bac en 1932 avant de faire des études de philosophie. Il entame alors une carrière de journaliste et écrit pour Alger Républicain.

Ses articles le font remarquer. Il part ensuite pour Paris et est engagé par Paris soir. Il publie

L’Étranger (1942). Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il intègre un mouvement de résistance à Paris. Il devient ensuite rédacteur en chef du journal Combat à la Libération. C’est dans ce journal que paraît un éditorial écrit par Camus, et resté célèbre, dans lequel il dénonce l’utilisation de la bombe atomique par les Etats-Unis. Le roman La Peste est publié en 1947 et connaît un très grand succès. Son œuvre - articulée autour des thèmes de l'absurde et de la révolte - est indissociable de ses prises de position publiques concernant le franquisme, le communisme, le drame algérien... Il obtient le prix Nobel de littérature en 1957 "pour l'ensemble d'une œuvre qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes." Trois ans plus tard, il meurt tragiquement dans un accident de voiture, avec le manuscrit inachevé de son autobiographie Le Premier Homme.


Lettre d’Albert Camus à Maria Casarès Lundi 17 juillet 1944


Craignant d’être arrêté pour ses activité de résistant (l’action se déroule pendant l’Occupation allemande), Albert Camus a quitté Paris pour Verdelot, en Seine-et-Marne. Il est accompagné de Michel, Pierre et Janine Gallimard, qui se cachent également.


Depuis mercredi, je ne t’ai pas écrit. Je n’ai pas cessé d’avoir le cœur serré comme dans un étau. J’ai voulu faire ce qu’il fallait pour me débarrasser de cette idée fixe que j’avais. Rien n’y a fait. J’ai passé deux jours entiers couché, à lire vaguement et à fumer, pas rasé, et sans volonté – le seul signe que je t’ai donné de tout ça, c’est ma lettre de mercredi. Je pensais qu’aujourd’hui je recevrais ta réponse à cette lettre. Je me disais : « Elle répondra. Elle trouvera des mots qui dénoueront cette chose si affreusement serrée en moi. » Mais tu n’as pas écrit.


Je ne crois pas que je t’enverrai cette lettre. On n’a pas idée d’écrire avec le cœur que j’ai. Mais je ne peux m’empêcher de te dire que depuis plus d’une semaine, je suis dans une sorte de répugnant malheur à cause de toi et parce que tu n’es pas venue. Oh ! ma petite Maria, je crois vraiment que tu n’as pas compris. Tu n’as pas compris que je t’aimais profondément, avec toute ma force, toute mon intelligence et tout mon cœur. Tu ne m’as pas connu auparavant et c’est pourquoi sans doute tu ne pouvais pas comprendre. Tu m’as pourtant parlé un jour de mon cynisme et il y avait du vrai. Mais où est parti tout cela? Si quelqu’un comme Janine pouvait lire ce que je t’écris ou entendre le langage que je t’ai tenu le jour où tu doutais de tout, elle tomberait de haut. Et pourtant, elle suppose que je t’aime. Mais elle ne sait pas, et toi non plus, avec quelle fièvre, quelle exigence et quelle folie. Tu ne t’es pas rendu compte que tout d’un coup j’ai concentré sur un seul être une force de passion qu’auparavant je déversais un peu partout, au hasard, et à toutes les occasions.


Et ce que ça a donné, c’est une sorte de monstrueux amour qui veut tout et l’impossible et qui est en train de te dépasser. Car l’idée qui me poursuit depuis une semaine et qui me tord le cœur, c’est que tu ne m’aimes pas. Parce qu’aimer un être, ce n’est pas seulement le dire ni même le sentir c’est faire les mouvements que cela commande. Et je sais bien que le mouvement de cet amour qui m’emplit me ferait traverser deux mers et trois continents pour être près de toi. La plupart des obstacles étaient levés pour toi, il y avait peu à faire. Mais mon idée – et que cette idée me fait mal – c’est que tu as manqué – toi, toi, si brûlante et si merveilleuse – de cette flamme qui t’aurait poussée vers moi. Alors, ce retard, et mon angoisse chaque jour accrue. Tu m’as écrit, il est vrai – mais pas plus que tu n’écrivais à ceux qui sont près de moi. Et eux aussi, tu les embrassais en les appelant comme tu m’appelais. Alors, où est la différence ? La différence aurait été de venir contre tous les obstacles et de mettre ton visage contre le mien et de vivre avec moi, avec moi seul, toi toute seule et moi tout seul au milieu de ce monde, des jours qui auraient été la gloire et la justification de toute ma vie. Mais tu n’es pas venue. Le jour approche où je vais rentrer et tu n’es pas venue. Tu rends-tu compte de ce que cela signifie pour moi – Maria, mon chéri, mon cher amour? Te rends-tu compte que cette exigence que j’ai portée partout et qui me fait ce que je suis, je l’ai mise aussi dans cet amour si vite levé et qui aujourd’hui me remplit tout entier. L’idée que tu m’aimes un peu, suffisamment pour penser à m’écrire, mais pas suffisamment pour tout oublier, pas suffisamment pour te dire qu’une seule heure près de moi vaut bien cette journée passée dans les bois avec je ne sais quel imbécile de salon, cette idée me bouleverse. J’ai mal à l’âme depuis une semaine, mal à mon orgueil que, naïvement, je mettais aussi sur toi. J’ai eu toutes les idées, j’ai fait tous les projets. Depuis deux ou trois jours, je pense à sauter sur mon vélo et à revenir à Paris. Songe un peu, je me dis : « Je partirai à 6 heures et à 11 heures, je pourrai l’embrasser. » A cette seule idée, je sens mes mains trembler. Mais si tu ne m’aimes pas, à quoi cela sert-il ? J’ai voulu aussi te rejeter, mais je ne puis imaginer maintenant ma vie sans toi et je crois que pour la première fois de ma vie je vais être lâche. Alors je ne sais plus. Bêtement, je m’en remettais encore à toi. « Elle va m’écrire ! » Voilà où j’en étais et je te jure que je ne suis pas fier. Et je promène ça ici, au milieu de ces trois êtres qui se déchirent, qui souffrent stupidement et que je dois écouter, protéger ou consoler, avec tout le poids des questions matérielles sur moi alors que moi aussi, je voudrais me réfugier dans le cercle douloureux de cet amour et m’y taire et souffrir en silence.

Et avec ça, je suis jaloux, et aussi stupidement qu’on peut l’être. Je lis tes lettres et chaque nom d’homme me sèche la bouche. Car tu ne sors qu’avec des hommes. Et cela sans doute est normal. C’est toi, ton métier, ta vie. Mais je n’ai que faire d’un amour normal quand moi, je suis tout entier porté vers la violence et les cris. Et sans doute cela n’est pas intelligent. Mais maintenant que me fait l’intelligence ? Tu vois, je mets tout ici, bleu sur blanc, et ne cache plus rien. Mais je ne mets pas encore assez de cris et assez de fièvre. Depuis près d’une semaine, je me tais, je renferme ça, je veille et je rumine. Mais moi qui ai passé ma vie à maîtriser mes ombres, je suis aujourd’hui leur proie, c’est avec des ombres que je me débats. Oh ! Maria, Maria chérie, pourquoi m’as-tu laissé ainsi et pourquoi n’as-tu pas compris ?

Mais je m’arrête, il vaut mieux que je m’arrête, n’est-ce pas? Tu en as assez et peut-être, pendant que j’écris ces lignes, penses-tu avec ennui que tout de même il faudra venir ici. Ce n’est pas la peine pourtant. Ce qui m’aurait transfiguré de joie, il y a quelques jours, toi accourant vers moi, avec toute la force de l’amour, oh ! j’ai cessé de le souhaiter. Et en vérité, je ne sais plus ce que je souhaite. Je patauge dans ce malheur, je me sens maladroit et un peu hagard, j’ai mal, voilà tout, mais j’ai terriblement mal. Tant d’amour, tant d’exigence, tant d’orgueil pour nous deux, ça ne peut pas faire du bien, c’est évident. Oh ! Maria, terrible Maria oublieuse, personne ne t’aimera jamais comme je t’aime. Peut-être te diras-tu cela à la fin de ta vie quand tu auras pu comparer, voir et comprendre et penser : « Personne, personne ne m’a jamais aimée comme cela. » Mais à quoi ça servira-t-il si ce n’est pas [deux mots illisibles]. Et qu’est-ce que je vais devenir si tu ne m’aimes pas comme j’ai besoin que tu m’aimes. Je n’ai pas besoin que tu me trouves « attachant », ou compréhensif ou n’importe quoi. J’ai besoin que tu m’aimes et je te jure que ce n’est pas la même chose. Allons, cette lettre n’en finit plus. Mais c’est qu’il y a en moi aussi quelque chose qui n’en finit plus. Pardonne-moi, ma petite fille. Je voudrais que tout cela ne soit qu’imagination – mais je crois bien que non, mon coeur ne se trompe pas. Je ne sais plus que faire, ni que dire. Bien sûr, si tu étais là… Mais je vais partir bientôt. Cette séparation, c’était un terrible piège pour notre amour. Tu y es tombée. Et moi, je n’ai jamais été aussi démuni, aussi désarmé. Je t’embrasse, mais avec ces larmes que je ne peux pas verser et qui m’étouffent.

A.



Lorsque Francine, l’épouse d’Albert Camus quitte l’Algérie pour rejoindre son mari en France, Maria Casarès rompt avec lui à l’automne 1944. Leur liaison reprend en 1948 pour ne plus cesser jusqu’à la mort de l’écrivain (janvier 1960).


Questionnaire

1. Définissez la situation d’énonciation de cette lettre (= qui écrit à qui ? Où et quand?)

2. Quel est le ton de la lettre de Camus ? Relevez quelques citations à l’appui de votre réponse.

3. Quel est l’objet de cette lettre ? Pourquoi Camus l’a-t-il écrite ? Quels sentiments ou émotions l'ont poussé à l'écrire ?

4.En vous aidant des informations fournies par la lettre de Camus et par les éléments biographiques fournis, faites un portrait (essentiellement psychologique) des deux personnages de cette relation. Vous pourrez présenter votre travail sous forme de tableau.


Je vous laisse un peu plus de temps que d'habitude pour ce travail-là. Nous corrigerons tout cela vendredi prochain, le 15 mai. Bon week-end et bon courage.




Mardi 8 mai

Correction des exercices de la séance 5 :

Exercice I

1. L'étymon de passion est le latin passio dont la signification principale était "souffrance".



2. En français, passion désigne :

- une souffrance (sens ancien) ; avec une majuscule, Passion désigne la crucifixion de Jésus-Christ.

- une émotion, un sentiment, qui domine l'esprit

- l'amour, considéré comme un sentiment puissant, obsédant

- vive inclination vers un objet que l'on poursuit (par exemple, avoir la passion de l'opéra)

- affectivité violente, irraisonnée, qui nuit au jugement.

Il est intéressant de comprendre comment cela a évolué. Au début, c'était très négatif, il était question de souffrance que l'on subit passivement. Comme on subit l'amour, que c'est un sentiment qu'on supporte sans pouvoir le maîtriser, le mot passion a pris un nouveau sens. Enfin, par atténuation, une passion est quelque chose que l'on aime faire... et voilà comment un mot qui désignait une réalité déplaisante en latin en est venu à désigner un hobby, une activité agréable.


Exercice II.

Si l'on se fie aux différents sens du mot passion, les mots suivants ont donc en commun l'idée de souffrance ou de passivité : Passion – patient (désigne celui qui souffre et subit sa maladie : il doit donc patienter !) – pathétique (qui suscite une émotion intense) – pâtir (qui signifie "subir, endurer") – passif – pathologique (encore l'idée de maladie) – sympathie



Exercice III

Exercice un peu difficile : il fallait comprendre le sens des mots et associer ensuite ces mots à leur antonyme...

patient

Passionné

passif

passionnant

impétueux

indigné

indulgent

flegmatique

calme

résigné

indifférent

Entreprenant

enthousiaste

actif

Insignifiant

banal

Exercice IV

1. Quand Jésus commençait sa longue Passion / Le crachat qu’un bourreau lança sur son front blême / Fit au ciel à l’instant même / Une constellation ! (Victor Hugo, Les Châtiments, 1853)

Comme je l'ai écrit plus haut, la Passion, avec une majuscule, peut désigner la crucifixion de Jésus-Christ, c'est-à-dire le supplice et la souffrance qu'il a éprouvée quand on l'a cloué sur la croix.


2. Dans les premières passions, les femmes aiment l’amant ; dans les autres, elles aiment l’amour (La Rochefoucauld, Maximes, 1665)

Le mot signifie ici "amour" (ou "relation amoureuse").


3. J’ai plus que jamais la passion de la botanique (Jean-Jacques Rousseau, Lettre à Du Peyrou, 1765)

C'est le sens le plus courant aujourd'hui : quand on parle de passion, on désigne le plus communément une "vive inclination", un hobby, une activité que l'on aime pratiquer.




Mardi 5 mai

Correction des exercices à faire pour aujourd'hui :

Exercice 1
Associez les deux phrases simples en une phrase complexe. Soulignez les verbes au subjonctif.
Exemple : Il sort. Je le veux ==> Je veux qu'il sorte.
1. Le président a accepté que tu fasses partie de notre association.
2. On souhaite qu'ils se plaisent ici.
3. Nous regrettons que vous nous quittiez déjà.


Exercice 2
1- Quel est le mode des verbes soulignés?
2- Quelles remarques pouvez-vous faire sur la construction de ces phrases?
3- Quelle nuance de sens percevez-vous entre les deux phrases

a. Je pense qu'elle sait danser le tango.: indicatif
Je ne pense pas qu'elle sache danser le tango : subjonctif

b. Je crois qu'ils veulent apprendre l'allemand : indicatif
Je ne crois pas qu'ils veuillent apprendre l'allemand : subjonctif

2. Ces deux paires de phrases se distinguent à chaque fois par l'emploi de la forme de phrase tantôt affirmative, tantôt négative.
3. Cette question renvoie aux différences d'emploi des deux modes : comme je l'ai expliqué dans le cours, l'indicatif renvoie à une action plus certaine que le subjonctif. Ce dernier mode renforce donc et confirme le doute, déjà exprimé par la négation.


Exercice 3
Indicatif ou subjonctif ?
a- Je veux que tu ranges tes affaires. Subjonctif
b- Elle aimerait qu'il n'oublie pas de lui fêter son anniversaire. Subjonctif
c- Ton professeur dit que tu bavardes en classe. Indicatif
d- Il est recommandé que les enfants se couchent avant vingt et une heures.Subjonctif
e- Il sait qu'il chante faux. Indicatif.
Je vous donne une petite astuce pour ceux qui n'ont pas réussi ce dernier exercice. Puisque les verbes à l'indicatif et au subjonctif proposés dans cet exercice ont la même forme (je les ai soulignés), il suffit de les remplacer par un verbe qui n'a pas la même forme au subjonctif.
¨Pour la phrase 1, je propose de remplacer "ranger" par "faire" : Je veux que tu "fasses / fais" tes devoirs. On voit que le subjonctif "fasses" convient mieux, donc "ranges" est lui aussi au subjonctif.
Je vous laisse vous exercer avec cet exercice en ligne :

Nous nous en tiendrons là pour le subjonctif. Revenons-en à notre séquence :

Séance 5 : La passion amoureuse


Cette séance portera, comme son nom l’indique, sur le vocabulaire de la passion amoureuse. Nous travaillerons en particulier sur ce mot de « passion », qui est au cours de notre séquence sur l’amour.


Pour commencer, vous allez copier dans la partie Lexique du cahier, le mot « Etymologie » et sa définition.

L’ETYMOLOGIE désigne la recherche de l’origine des mots. L’ETYMON est le mot d’origine (dans une langue ancienne, le latin, la plupart du temps) qui a donné un mot français.

Par exemple, le motpomme a pour étymon le mot latin pomma, qui signifie « fruit », dans sa langue d’origine (...en latin on disait malum pour désigner la pomme).



Exercice I

1. Je vais vous demander de chercher l’étymologie, du mot passion :quel en est l’étymon et que signifiait ce mot dans sa langue d’origine ?

Vous trouverez la réponse dans un dictionnaire pour adulte (type Robert) ou sur Internet.


2. Quelles sont les cinq principales significations du mot passion en français ?


Exercice II.

Dans la liste de termes suivants, quels sont ceux qui ont une étymologie commune ?

Passion – patient – patibulaire – pathétique – pâtir – passif – passim – pathologique – pâtis – sympathie


Exercice III

Classez les mots de la liste ci-dessous en quatre colonnes : patient / passionné / passif / passionnant

Vous adopterez un classement par ANTONYMES :

1. entreprenant

2. insignifiant

3. indulgent

4. enthousiaste

5. flegmatique

6. actif

7. résigné

8. impétueux

9. banal

10. calme

11. indifférent

12. indigné


Exercice IV

Quel est le sens du mot « passion » dans les phrases suivantes :

1. Quand Jésus commençait sa longue Passion / Le crachat qu’un bourreau lança sur son front blême / Fit au ciel à l’instant même / Une constellation ! (Victor Hugo, Les Châtiments, 1853)

2. Dans les premières passions, les femmes aiment l’amant ; dans les autres, elles aiment l’amour (La Rochefoucauld, Maximes, 1665)

3. J’ai plus que jamais la passion de la botanique (Jean-Jacques Rousseau, Lettre à Du Peyrou, 1765)


Ca suffira pour aujourd'hui. A vendredi 8 mai jour anniversaire de l'Armistice de la Seconde Guerre mondiale.

Vendredi 1er mai

Joyeuse fête du Travail à tous !
Voici la correction du travail sur le subjonctif donné mardi dernier.
Exercice 1
que j'agisse (agir) * que tu supplies (supplier) * qu'elle permette (permettre) * que nous sachions (savoir) * que vous riiez (rire) * qu'ils aient (avoir) * que j'entre (entrer) * que tu ailles (aller) * qu'il coure (courir) * que nous fassions (faire) * que vous disiez (dire) * qu'elles croient (croire)
Remarque. Je m'étais trompé dans la consigne du c. : il fallait trouver les formes communes de l'indicatif et du subjonctif (et non du conditionnel)...

Exercice 2
Voici les verbes au conditionnel passé :
que j'aie agi * que tu aies supplié * qu'elle ait permis * que nous ayons su * que vous ayez ri * qu'ils aient eu * que je sois entré * que tu sois allé * qu'il ait couru * que nous ayons fait * que vous ayez dit * qu'elles aient cru

Voici à présent la correction des exercices en ligne (même si vous en avez trouvé la correction... en ligne) :
1. Il faut que tu (être) sois à l’heure à ton cours.
2. Le professeur exige qu'ils (écrire) écrivent au moins ce texte.
3. Il est important que vous (se concentrer) vous concentriez bien sur ce devoir.
4. Il ne faut pas que nous (dessiner) dessinions sur les murs.
5. Je serais heureux qu’il (obtenir) obtiennent une bonne note.
6. Il est nécessaire qu’on (pouvoir) puisse accéder à la bibliothèque.
7. J’exige que tu (intervenir) interviennes sur ce dossier.
8. Il faut qu'il (faire) fasse des efforts d'adaptation.
9. C’est le meilleur enseignant que je (connaître) connaisse !
10. Il ne faut pas qu’ils (dire) disent de gros mots.


Version à imprimer. A conjuguer au passé :
1. Bonjour Paul! Je suis content que vous soyez venu (venir) seul.
2. Tu resteras ici jusqu'à ce que tu aies achevé (achever) ta dissertation .
3. Le médecin attend que toutes les analyses soient terminées (terminer) pour faire le diagnostic.
4. Nous avons passé un bon week-end bien qu'il n'ait pas fait (ne pas faire) beau.
5. Vous resterez ici jusqu'à ce que le dernier invité soit sorti (sortir)
6. On t'emmène à condition que tu aies fini (finir) tous tes exercices.
7. Quoi qu'il ait fait (faire) ou pas fait, il sera jugé.
8. Je ne crois pas que les enfants aient déjà commencé (déjà commencer) à sortir de l'école.
9. Je te dis qu'ils ne sont pas chez eux ! à moins qu'ils ne soient rentrés (rentrer) sans prévenir.
10. A la fin de l'année, il faudra que vous ayez lu (lire) tous les livres du programme.

Je poursuis le cours. Après la morphologie (vous l'avez notée ou collée dans le cahier), nous allons évoquer aujourd'hui les emplois : quand utilise-t-on le subjonctif ? A faire figurer à la suite, dans le cahier :

II Les emplois du subjonctif
1. Indicatif ou subjonctif ?
De manière générale l'indicatif exprime des actions certaines, qui se réalisent. Au contraire, le subjonctif est le mode de l'incertitude et du doute.
Comment distinguer le subjonctif de l'indicatif quand la forme est identique ? Pour les distinguer, on remarque la présence de "que" au subjonctif, mais cette astuce ne fonctionne pas toujours.
Exemple : J'espère que tu joues bien au gin rummy.
Dans la phrase ci-dessus, le verbe "joues" est à l'indicatif alors qu'il est précédé de "que". Pour en être sûr, on peut remplacer le sujet par le pronom "nous".
==> J'espère que nous jouons bien au gin rummy. Si le verbe souligné avait été au subjonctif, nous l'aurions écrit "jouions". C'est donc bien de l'indicatif et non du subjonctif.


2. Trois emplois principaux
Il y a trois emplois principaux du subjonctif :
a. On trouve le subjonctif dans des propositions indépendantes ou principales :
Exemple : Que le beau temps revienne enfin ! (le subjonctif exprime ici un souhait, un désir)

b. Dans une proposition subordonnée conjonctive, on emploie souvent le subjonctif, quand le verbe de la proposition principale exprime une émotion (regret, souhait, crainte, incertitude, etc.) :
Exemples : Il souhaite [que tu fasses tes devoirs.] Il aurait aimé [que tu ne te fasses pas remarquer.]

c. Le subjonctif est utilisé dans certaines propositions subordonnées circonstancielles :
Exemples : [Jusqu'à ce qu'il se mette à pleuvoir,] nous continuerons de jardiner.
prop. sub. circ. de temps

Après avoir lu, compris et copié la leçon dans le cahier, je vous laisse faire ce travail pour mardi 5 mai :

Exercice 1
Associez les deux phrases simples en une phrase complexe. Soulignez les verbes au subjonctif.
Exemple : Il sort. Je le veux ==> Je veux qu'il sorte.
1.Tu feras partie de notre association. Le président l'a accepté.
2. Ils se plairont ici. On le souhaite.
3.Vous nous quittez déjà. Nous le regrettons.


Exercice 2
1- Quel est le mode des verbes soulignés?
2- Quelles remarques pouvez-vous faire sur la construction de ces phrases?
3- Quelle nuance de sens percevez-vous entre les deux phrases

a. Je pense qu'elle sait danser le tango.
Je ne pense pas qu'elle sache danser le tango.

b. Je crois qu'ils veulent apprendre l'allemand.
Je ne crois pas qu'ils veuillent apprendre l'allemand.


Exercice 3
Indicatif ou subjonctif ?
a- Je veux que tu ranges tes affaires.
b- Elle aimerait qu'il n'oublie pas de lui fêter son anniversaire.
c- Ton professeur dit que tu bavardes en classe.
d- Il est recommandé que les enfants se couchent avant vingt et une heures.
e- Il sait qu'il chante faux.


Mardi 28 avril

Correction des questions sur le texte de Stendhal :
1. De même qu'un rameau (une branche) se couvre de cristaux quand on le laisse dans une mine de sel, la personne qu'on aime se pare de toutes les perfections dans l'esprit de celui qui l'aime. La cristallisation de Stendhal est donc une métaphore :l'amour trouble notre esprit ; déforme, embellit la réalité. Quand on est amoureux, on ne voit pas les défauts de la personne aimée et tout ce qu'on vit ou dont on entend parler se rapporte à cette personne.
2. Tout d'abord, dans le texte de Zweig, la narratrice choisit un vocabulaire superlatif, des termes forts alors que la situation est banale, anodine : il s'agit juste d'un homme qui descend de voiture et rentre dans un immeuble, mais les mots choisis sont "j'étais conquise", "une femme conquise", etc.
D'autre part, la fin du texte nous montre comment le monde de la narratrice est modifié par cet amour ("tu transformais toute ma vie") : scolarité, lecture, piano et apparence physique. Ce n'est pas seulement le regard sur le monde qui change, c'est la narratrice qui fait de son mieux pour devenir "plaisante".

Le travail étant en autocorrection, n'effacez pas toutes vos réponses en vous disant que ma correction est meilleure. Vous pouvez ajouter les éléments manquants. Nous nous en tiendrons là pour cette séance 4 et travaillerons aujourd'hui la conjugaison.


Nous allons travailler sur le subjonctif, qui est au programme de quatrième. Vous êtes censés connaître le subjonctif présent et apprendre cette année le subjonctif passé, mais nous allons revoir ces deux temps, car un rappel n'est jamais vain... Nous utilisons le subjonctif tous les jours, souvent sans nous en rendre compte.



Le subjonctif

Tout d’abord, je rappelle que le subjonctif est un mode verbal, c’est-à-dire une manière qu’a le verbe de présenter son action (par exemple, selon son degré de probabilité). Il existe des modes personnels et des modes non personnels. Il y en a six : l’infinitif, le participe,l’indicatif, le conditionnel, le subjonctif, l’impératif ( + le gérondif, qui est parfois compté comme le septième mode). Je vous invite à jeter un œil à une page de Bescherelle pour visualiser de quoi je parle. Si vous n’en avez pas, voyez ceci, par exemple : https://www.toutelaconjugaison.com/conjugaison.html

On voit que les modes sont des rubriques à l'intérieur desquelles se trouvent des temps.


L’objet de cette séance est de traiter du subjonctif. Nous l’aborderons en deux temps : tout d’abord, nous verrons aujourd'hui comment il se conjugue (morphologie) puis comment on l’emploie.


I. Morphologie

Si vous jetez un œil à un tableau de conjugaison, vous constaterez que le mode subjonctif a quatre temps : le présent, le passé, l’imparfait et le plus-que-parfait. De nos jours, on n’utilise plus que le présent et le passé ; ce sont ces deux temps qu’il faut connaître.Le subjonctif a une particularité : le verbe est toujours précédé de la conjonction de subordination « que ».

Exemple : que tu viennes


1. Le présent

Radical du présent de l'indicatif + terminaisons suivantes :


  • e que je voie
  • es que tu voies
  • e qu'il voie
  • ions que nous voyions
  • iez que vous voyiez
  • ent qu'ils voient


Le présent du subjonctif de certains verbes du troisième groupe est formé sur un radical irrégulier : que je sache, que tu fasses…

Le meilleur moyen de ne pas le confondre avec l’indicatif, c’est de commencer une phrase par « Il faut que ». Naturellement, on tombera le plus souvent sur la forme souhaitée...


Voici les auxiliaires :

Etre : que je sois, que tu sois, qu'il soit, que nous soyons, que vous soyez, qu'ils soient

Avoir : que j'aie, que tu aies, qu'il ait, que nous ayons, que vous ayez, qu'ils aient



2. Le passé

Il s’agit d’un temps composé, c’est-à-dire qu’il se construit en deux mots : avec un auxiliaire au subjonctif présent (voir juste au-dessus la conjugaison des auxiliaires) suivi du participe passé du verbe.

Par exemple, si je veux conjuguer le verbe finir au passé du subjonctif, je vais commencer par « que » + l’auxiliaire avoir au présent + participe passé de finir :

que j’aie fini

que tu aies fini

qu’il/elle/on ait fini

que nous ayons fini

que vous ayez fini

qu’ils/elles aient fini


Comme vous le savez, certains verbes fonctionnent avec l’auxiliaire être. C’est le cas du verbe aller :

que je sois allé

que tu sois allé

qu’il/elle/on soit allé

que nous soyons allés

que vous soyez allés

qu’ils/elles soient allés



Je pense que ça suffira pour aujourd'hui : il faut bien sûr apprendre cette leçon et réaliser les exercices suivants pour vendredi 1er mai :


Exercice 1. Ces formes verbales sont à l'indicatif présent.

a. Mettez-les au subjonctif présent, en les faisant précéder de que (il faut que).

b. Indiquez leur infinitif.

c. Soulignez les formes communes au présent de l'indicatif et au présent du subjonctif.

J'agis * tu supplies * elle permet * nous savons * vous riez * ils ont * j'entre * tu vas * il court *nous faisons * vous dites * elles croient


Exercice 2. Mettez les verbes de l'exercice 1 au subjonctif passé.


J'ajoute deux exercices en ligne, que j'ai collé sous le lien, pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient les imprimer :


https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-4514.php

Version à imprimer. A conjuguer au présent du subjonctif :

1. Il faut que tu (être) ____________ à l’heure à ton cours.
2. Le professeur exige qu'ils (écrire) _______________ au moins ce texte.
3. Il est important que vous (se concentrer) ______________ bien sur ce devoir.
4. Il ne faut pas que nous (dessiner)_______________ sur les murs.
5. Je serais heureux qu’il (obtenir) _______________ une bonne note.
6. Il est nécessaire qu’on (pouvoir)_______________ accéder à la bibliothèque.
7. J’exige que tu (intervenir) _______________sur ce dossier.
8. Il faut qu'il (faire) _______________ des efforts d'adaptation.
9. C’est le meilleur enseignant que je (connaître) _______________ !
10. Il ne faut pas qu’ils (dire) _______________ de gros mots.


Version à imprimer. A conjuguer au passé :
1. Bonjour Paul! Je suis content que vous _____________________ (venir)seul.
2. Tu resteras ici jusqu'à ce que tu _____________________(achever) ta dissertation .
3. Le médecin attend que toutes les analyses _____________________(terminer) pour faire le diagnostic.
4. Nous avons passé un bon week-end bien qu'il _____________________(ne pas faire) beau.
5. Vous resterez ici jusqu'à ce que le dernier invité _____________________ (sortir)
6. On t'emmène à condition que tu _____________________(finir) tous tes exercices.
7. Quoi qu'il _____________________(faire) ou pas fait, il sera jugé.
8. Je ne crois pas que les enfants _____________________(déjà commencer) à sortir de l'école.
9. Je te dis qu'ils ne sont pas chez eux ! à moins qu'ils ne_____________________ (rentrer) sans prévenir.
10. A la fin de l'année, il faudra que vous _____________________(lire) tous les livres du programme.


Bon courage et à vendredi.


Vendredi 24 avril

1. Les personnages sont la jeune femme qui écrit la lettre (« l’inconnue »), le voisin dont elle est amoureuse et la camarade de classe, qui est un personnage secondaire, un témoin. Il semble qu’il y ait une importante différence d’âge entre la narratrice et l’homme qu’elle aime. Elle affirme avoir treize ans au moment où elle est tombée amoureuse de lui et le désigne auprès de son amie comme « un monsieur qui habite dans l’immeuble ».


2. Ne tenez pas compte des indications de lignes :
Amour passion, romantique
Amour léger
Perte de contrôle et ignorance : elle rougit et pleure (paragraphe 3) « balbutier », « j’étais ignorante et sans expérience », etc.
elles ont beaucoup entendu parler de l'amour et beaucoup lu » (l.32)
l.27 « comme un esclave, comme un chien »
l. 34-35 : « comme dans un abîme »
« elles s’en amusent comme d’un jouet » (l. 33) / « comme les garçons de leur première cigarette (comparaisons)
Amour solitaire : isolement dans le paragraphe 3
« jeunes filles solitaires » (l. 31)
« mon secret » (l. 19)
Amour mondain :
« disséminent leur sentiment à la ronde et l’émoussent en confidence»(l. 31-32)
Sérieux : « sacré » (l. 19) « la passion suprême » (l. 39)
Légèreté : « elles jouaient à la légère » (l. 38)
Amour exclusif et pour toujours : « pour toujours et à jamais » (l. 1-2) , « tout pour moi, toute ma vie » (l. 41-42)


« Ce qui se morcelle et se partage » (l. 40)
Transformation complète à partir de la ligne 43 ⇒ devenir plus belle et plus intelligente
l. 16 « à faire une femme de l’adolescente que j’étais »
Le but est également de plaire mais par une transformation et une amélioration profondes de soi
Jeu superficiel de séduction : attitudes pour plaire (le sourire de l’homme, par exemple) .
Charme superficiel



3. L’inconnue parle d’un « amour souterrain », caché, cultivé secrètement, à l’abri des regards.
La déclaration d’amour ne survient qu’en dernier recours. D’ailleurs, cette Lettre d’une inconnue est une déclaration d’amour. La jeune femme l’envoie à l’homme qu’elle aime pour lui déclarer son amour, même si elle se sera sans doute suicidée au moment où il lira la lettre. C’est donc une déclaration bien tardive, trop tardive, même, pour aboutir à une relation entre les deux personnages.
Dans l’amour superficiel que dénonce la narratrice, le sentiment n’est pas cultivé, la déclaration survient rapidement, puisqu’elle vise à créer une relation amoureuse : « les autres disséminent leur sentiment à la ronde », « elles
s’en vantent ».


Synthèse
Voilà un aspect du sentiment amoureux que j’aurais aimé discuter avec vous. Dans notre problématique de séquence, nous sommes amenés à nous demander s’il faut ou non déclarer son amour si l’on est amoureux. Mais dans ce beau texte de Zweig, on constate que cette déclaration dépend du type d’amour que l’on ressent : un amour profond, sincère, romantique, qui ne rend pas nécessairement heureux ou un amour plus léger, moins intense mais qui blesse moins, en cas de déception… On sait aussi qu'il est plus facile de dire qu'on aime que de le prouver par ses actions.


Je finirai cette séance en vous proposant une lecture complémentaire: un petit extrait du livre De l’Amour de Stendhal. L’auteur y explique comment on tombe amoureux… Vaste programme. Je vous laisse lire le texte et je vous pose une question ensuite à faire pour mardi 28/04. Bonne fin de semaine à tous.


Aux mines de sel de Salzbourg, on jette dans les profondeurs abandonnées de la mine un rameau d'arbre effeuillé par l'hiver; deux ou trois mois après, on le retire couvert de cristallisations brillantes: les plus petites branches, celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d'une mésange, sont garnies d'une infinité de diamants mobiles et éblouissants; on ne peut plus reconnaître le rameau primitif.


Ce que j'appelle cristallisation, c'est l'opération de l'esprit, qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections.
Un voyageur parle de la fraîcheur des bois d'orangers à Gênes, sur le bord de la mer, durant les jours brûlants de l'été; quel plaisir de goûter cette fraîcheur avec elle!


Un de vos amis se casse le bras à la chasse: quelle douceur de recevoir les soins d'une femme qu'on aime ! Être toujours avec elle et la voir sans cesse vous aimant ferait presque bénir la douleur; et vous parlez du bras cassé de votre ami, pour ne plus douter de l'angélique bonté de votre maîtresse. En un mot, il suffit de penser à une perfection pour la voir dans ce qu'on aime.
Stendhal, De l’Amour, 1822.

Questionnaire

1. Qu'est-ce que la cristallisation ? Expliquez-en l'idée avec vos propres mots.

2. Montrez comment on peut appliquer l'idée de Stendhal au texte de Zweig, Lettre d'une inconnue.



Mardi 21 avril

Séance 4 : Lettre d'une inconnue

Voici une séance de lecture. Le livre d'où est extrait le texte s'appelle Lettre d'une inconnue, c'est un classique de la littérature allemande. J'aurais pu vous parler de son auteur, Stefan Zweig, qui était pro-Europe dans les années 1930, qui prônait la fraternité des peuples, mais qui a fini par se suicider avec sa compagne en 1942, au Brésil, ne supportant pas la dictature de Hitler dans son pays natal.
Le livre a été adapté au cinéma en 1948 par Max Ophüls (il se trouve assez facilement sur les plates-formes de streaming).
C'est un petit livre que je vous recommande, qui se lit très facilement et qui se présente sous la forme d'une lettre. J'ai trouvé le texte intégral sur Internet pour ceux qui voudraient le lire (http://renardages.free.fr/lettreduneinconnue.html), même si c'est toujours mieux en version papier.
Il répond parfaitement au thème de notre séquence, puisqu'il s'agit d'une brûlante déclaration d'amour.
Voici le texte à l'étude, le questionnaire se trouve à la suite :

A la mort de son enfant, une femme de vingt-huit ans, désespérée et sur le point de se suicider, écrit à un écrivain qu’elle aime secrètement pour lui avouer ses sentiments. Dans sa lettre, la jeune femme se souvient de leur première rencontre.
Mais je me rappelle encore très exactement, mon aimé, le jour et l'heure où pour toujours et à jamais je t’ai abandonné mon cœur. J'avais fait une promenade avec une camarade de classe, et nous étions restées à causer devant la porte de l'immeuble. Là, une automobile surgit, s'arrêta, et déjà, à ta manière impatiente et élastique qui encore aujourd'hui continue de me séduire, tu t'élanças du marchepied en direction de l'entrée. Quelque chose inconsciemment me poussa à t'ouvrir la porte, et c'est ainsi que je croisai ta trajectoire, au point que nous nous bousculâmes presque. Tu me fixas de ton doux regard chaud et enveloppant, qui était comme une caresse, tu me souris tendrement – oui, je ne peux pas dire autrement – et tu me dis à voix basse et presque en confidence : «Merci, merci beaucoup, mademoiselle ».

Ce fut tout, mon Amour ; mais depuis cette seconde, depuis que j'avais senti sur moi ce regard doux et caressant, j'étais conquise. J'ai appris plus tard, j'eus tôt fait de l'apprendre, que ce regard appuyé, magnétisant, ce regard qui vous enveloppe et ne vous déshabille pas moins, ce regard de séducteur-né, tu l'offres à toutes les femmes qui croisent ton chemin : à la demoiselle de magasin qui te vend quelque chose, à la femme de chambre qui t'ouvre la porte. J'ai su très vite que chez toi ce regard n'obéit pas consciemment au vouloir ou au désir ; que c'est bien plutôt ta tendresse pour les femmes, qui donne un air doux et chaud à ton regard quand il se pose sur elles. Mais moi, l'enfant de treize ans, je n'en savais rien encore : je m'enflammai sous ton regard. Je crus que cette tendresse n'allait qu'à moi, qu'à moi seule, et cette unique seconde suffit à faire une femme de l'adolescente que j'étais, une femme conquise une fois pour toutes.

« C'était qui ? » demanda mon amie. Je n'ai pas pu lui répondre tout de suite. Il m'était impossible de dire ton nom : en une seconde, dès cette première seconde, il m'était devenu sacré, c'était devenu mon secret. « Oh, personne, un monsieur qui habite dans l'immeuble », ai-je fini par balbutier maladroitement. « Alors pourquoi tu as rougi comme une tomate quand il t'a regardée ? » railla mon amie, avec toute la méchanceté dont est capable un enfant curieux. Et précisément parce que je sentais que sa raillerie touchait à mon secret, je rougis plus violemment encore. Mon trouble me rendit grossière. « Espèce d'idiote ! », lançai-je brutalement : j'aurais voulu l'étrangler. Mais elle n'en riait que plus fort et avec plus de moquerie encore, jusqu'à ce que je sente les larmes me monter aux yeux. De rage, je la plantai là et remontai chez moi en courant.

Dès cet instant je t'ai aimé. Je sais que les femmes t'ont souvent dit ce mot, à toi leur préféré. Mais crois-moi : personne ne t'a aimé ainsi comme un esclave, comme un chien, avec autant de dévouement que cet être que j'étais alors et que je suis toujours resté pour toi. Rien sur la terre ne ressemble à l'amour souterrain d'une enfant de l'ombre, parce qu'il est désespéré, servile, soumis, attentif et passionné comme jamais ne pourra l'être l'amour d'une vraie femme, laquelle, pour si vif que soit son désir, n'a pas moins de secrètes exigences. Seules les jeunes filles solitaires sont capables de garder entièrement pour elles leurs passions : les autres disséminent leur sentiment à la ronde et l'émoussent en confidences ; elles ont beaucoup entendu parler de l'amour et beaucoup lu, elles savent que c'est la chose du monde la mieux partagée. Elles s'en amusent comme d'un jouet, elles s'en vantent comme les garçons de leur première cigarette. Mais moi, je n'avais personne à qui me confier, je n'avais personne pour m'instruire et m'avertir, j'étais ignorante et sans expérience : je me suis précipitée dans mon destin comme dans un abîme. Tout ce qui grandissait et s'épanouissait en moi n'avait que toi pour confident : mon père était mort depuis longtemps ; ma mère, avec son perpétuel air morose et ses éternels soucis de veuve qui n'a que sa pension pour vivre, m'était étrangère ; les filles de l'école, à demi perverties déjà, me dégoûtaient parce qu'elles jouaient à la légère avec ce qui était pour moi la passion suprême. C'est ainsi que je dirigeais sur toi seul ce qui d'ordinaire se morcelle et se partage, je focalisais sur toi tout mon être pelotonné et bouillonnant d'impatience. Tu étais pour moi – comment pourrais-je te dire ? toute comparaison me paraît trop faible –, disons que tu étais tout pour moi, toute ma vie. N'existait que ce qui était en rapport avec toi, n'avait de sens dans mon existence que ce qui était lié à toi. Tu transformais toute ma vie. Jusque là inattentive et plutôt moyenne à l'école, je devins tout d'un coup la première de la classe, je dévorais des milliers de livres jusque tard dans la nuit parce que je savais que tu aimais les livres ; je me mis brusquement, au grand étonnement de ma mère, à travailler mon piano avec une persévérance presque obstinée parce que je croyais que tu aimais la musique. Je m'activais à mes robes, nettoyant par-ci, cousant par-là, dans le seul but de te paraître plaisante et soignée ; et je songeais avec horreur au carré d'étoffe cousu sur le côté gauche de ma blouse d'écolière (elle avait été taillée dans une vieille robe d'intérieur de ma mère). Je craignais que tu ne t'en aperçoives et que tu ne me méprises ; c'est pourquoi je portais toujours ma serviette de ce côté-là quand je filais dans l'escalier, tremblante de peur à l'idée que tu puisses voir quelque chose. Mais comme j'étais bête : tu ne m'as jamais plus regardée, ou presque.
Stefan Zweig, Lettre d’une inconnue, 1922.
Questionnaire
1. Qui sont les personnages de ce récit ? Quel âge ont-ils ?
2. Deux conceptions de l’amour s’opposent dans ce récit. Vous en préciserez les caractéristiques dans un tableau.
3. Quelle place tient la déclaration d’amour dans chacune de ces deux conceptions ?

Remarque
Pour la question 2, vous pouvez, par exemple, faire un tableau en deux colonnes représentant chacune une conception de l'amour. Vous n'avez plus ensuite qu'à insérer des citations dans chaque colonne.
Posted by fourmont

Lundi 20 avril

Bonjour, je suis allé lire les poèmes que vous avez sélectionnés et je les ai commentés moi aussi. Vous n'êtes que cinq à l'avoir fait et je vous en félicite. Pour les autres, il n'est pas trop tard, n'hésitez pas à m'envoyer un mail quand vous l'avez fait.

Jeudi 2 avril


Correction
1. Mon/âme/a/son/se/cret,/ma/vie/a/son/mys/tère,
Un/a/mour/é/ter/nel/en/un/mo/ment/con/çu :
Ce poème est écrit en alexandrins.

2.
Strophe 1 : rimes croisées (mystère/conçu/taire/su)
Strophe 2 : rimes embrassées (inaperçu / solitaire / terre / reçu)
Strophe 3 et 4 :
- vers 9-10 : rime plate (tendre/entendre)
- vers 11-14 : rimes embrassées (pas/fidèle/elle/pas)

3. Les deux premières strophes sont des quatrains et les deux dernières sont des tercets. Il s'agit donc d'un SONNET (comme le poème de Baudelaire).

4. Il y a plusieurs points communs :
Tout d'abord, il y a le coup de foudre ("en un moment conçu", vers 2). Ensuite, on remarque que l'aveu amoureux n'est pas exprimé (vers 4). En revanche, la femme aimée ne se doute de rien (v. 14) alors que ce n'est pas le cas dans le poème de Baudelaire ("Ô toi qui le savais").

La séance est terminée !


Création d'un mur collaboratif

Je vous communique le lien d'un pad destiné aux élèves de 4ème1.
Il s'agit d'une page "framapad" : tout ce que vous écrivez sera visible par les élèves de la classe et par moi. Première chose à faire avant d'y mettre quoi que ce soit : écrire votre prénom en haut à droite.

Vous y déposerez un poème d'amour de votre choix et justifierez votre choix. J'ai déjà déposé le mien...

Enfin, à la suite des poèmes de vos camarades, vous pouvez commenter (gentiment et intelligemment) les autres poèmes.

Je vous laisse jusqu'au mardi 7 avril pour faire ce petit travail.
Voici le lien en question :


Bon courage à tous.



Mardi 31 mars


Voici la correction du travail donné vendredi :


1. Dans A un passante, les vers 1 à 8 (strophes 1 et 2), les rimes sont embrassées :

hurlait = a

majestueuse = b

fastueuse = b

ourlet = a


statue = c

extravagant = d

ouragan = d

tue = c


beauté = e

renaître = f

éternité = e


peut-être = f

vais = g

savais = g


Dans Une Allée du Luxembourg, les rimes sont toutes croisées :


fille = a
oiseau = b
brille, = a
nouveau. =b

monde = c
répondrait, = d
profonde = c
l’éclaircirait ! = d

finie = e
lui, = f
harmonie = e
fui = f


2. Le poème de Baudelaire est un SONNET : il comprend deux quatrains et deux tercets.

Le poème de Nerval contient trois quatrains.


Pour clore cette séance, voici un poème de Felix d’Arvers (1806-185). Cet auteur, qui était célèbre au XIXème siècle, n’est plus connu que pour ce poème :


Sonnet

Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.


Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.


Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.


À l'austère devoir, pieusement fidèle,

Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
" Quelle est donc cette femme ? " et ne comprendra pas.


Questions

1. Quelle est la longueur des vers ? Découpez les vers 1 et 2 en syllabes.

2. Comment les rimes sont-elles disposées ?

3. Quels sont les types de strophes utilisés ?

4. Expliquez le point commun entre ce que le poète dit dans ce poème et les poèmes de Baudelaire et Nerval.


Et si vous voulez rire, voici ce qu’en a fait Serge Gainsbourg dans les années 1960...

https://www.youtube.comresults?search_query=sonnet+d%27arvers


On corrige jeudi, bonne journée






Vendredi 27 mars

Certains d'entre vous m'ont écrit pour me dire que le travail était facile... pas tant que ça !


Correction

1. Le poème de Baudelaire est écrit en alexandrins (12 syllabes par vers). J'ai fait la découpe syllabique sur les deux premières strophes :

La/rue/as/sour/dis/sante/au/tour/de/moi/hur/lait. /
Lon/gue/mince,/en/grand/deuil,/dou/leur/ma/jes/tu/euse, /
U/ne/fem/me/pas/sa,/d’u/ne/main/fas/tu/euse /
Sou/le/vant,/ba/lan/çant/le/fes/ton/et/l’our/let;/

A/gile/et/noble/a/vec/sa/jam/be/de/sta/tue. Moi,/je/bu/vais,/cris/pé/comme/un/ex/tra/va/gant, /
Dans/son/oeil,/ciel/li/vide/où/ger/me/l’ou/ra/gan,/
La/dou/ceur/qui/fas/cine/et/le/plai/sir/qui/tue. /


Le poème de Gérard de Nerval est quant à lui en octosyllabes :


Elle / a / pas / sé, / la / jeu / ne / fille /

Vive / et / pres/ te / comme / un / ois /eau /
À / la / main / u / ne / fleur / qui / brille, /
À / la / bouche / un / re / frain / nou /veau. /

C’est /peut /-être / la / seule / au / monde /
Dont / le / cœur / au / mien / ré / pon / drait, /
Qui / ve / nant / dans / ma / nuit / pro / fonde /
D’un / seul / re / gard / l’é /clair/ ci / rait ! /


Tout cela est assez fastidieux présenté ainsi. La poésie est faite pour être dite et non découpée ainsi. J'aurais souhaité vous les relire, je n'y manquerai pas quand nous nous reverrons.


Je poursuis la séance 3. Aujourd'hui, je fais un rappel sur les rimes et les strophes. A collier ou à recopier à la suite du cours.

2. Les rimes
Définition: une rime est la répétition d'un ou plusieurs sons en fins de vers.
Pour qu'il y ait une rime, il faut au moins deux vers pour que les sons se répètent.

Il existe trois systèmes de rimes. Chaque mot à la rime est désigné par une lettre (comme on parle de "x" ou de "y" en maths) :
- les rimes plates (ou suivies) : aabb
- les rimes croisées : abab
- les rimes embrassées abba

3. Les strophes
Une strophe est l'équivalent d'un paragraphe en poésie.
On nomme les strophes en fonction de nombre de vers dans chacune :
- une strophe de deux vers s'appelle un distique
- une strophe de trois vers est un tercet
- une strophe de quatre vers est un quatrain
- une strophe de cinq vers est un quintil
- une strophe de six vers est un sixain (ou sizain)

C'est tout pour aujourd'hui.
Travail à faire :
1. Dans les deux poèmes, comment les rimes sont-elles disposées ? (attention il peut y avoir plusieurs systèmes dans un même poème)
2. Quels types de strophes Baudelaire et Nerval utilisent-ils ?

Mardi 24 mars

Séance 3 : La versification

Je profite de ce confinement et de notre dernière séance sur Baudelaire pour (re)voir avec vous des notions de versification, assez faciles à travailler depuis chez vous.


A noter dans le cahier, la définition de la versification :

Versification : c’est l’étude des règles qui permettent de bien lire et de bien écrire un vers (rimes, nombre de syllabes, etc.)


Voici le cours, à coller dans le cahier :


1.La longueur des vers

a. C’est le nombre de syllabes qui compte, pour savoir de quelle longueur est un vers :

- six syllabes = hexasyllabe

- huit syllabes = octosyllabes

- dix syllabes = décasyllabe

- douze syllabes = alexandrin


b.Le -e muet

Pour compter le nombre de syllabes, il va falloir être vigilant sur le -e en fin de mot. S’il est suivi d’un mot qui commence par une consonne, on compte le -e final comme une syllabe à part entière, si c’est une voyelle, on ne le prononce pas et on perd une syllabe.


Exemple :

Je suis le Ténébreux, le Veuf, l’Inconsolé,

Le prince d’Aquitaine à la tour abolie,

(Gérard de Nerval, El Desdichado)

Dans ces deux vers, j’ai souligné le -e en fin de mot. Le premier vers est facile et nous renseigne sur la longueur des vers : ce sont des alexandrins (Je/ suis / le / Té / né / breux / le / Veuf / l’In / con / so / lé / =12 syllabes). Voici maintenant comment couper le second vers :

Le / prin / ce / d’A / qui / taine / à / la / tour / a / bo / lie,/

« prince » est suivi d’une consonne « d’Aquitaine » = on prononce le -e

« Aquitaine » est suivi d’une voyelle « à la tour » = on ne prononce pas le -e

« abolie » : on ne prononce jamais le -e en fin de vers.


N'hésitez pas à me poser des questions là-dessus.

Travail à faire pour appliquer la leçon :

1. Quelle est la longueur des vers dans les poèmes de Baudelaire (A une passante) et Nerval (Une Allée du Luxembourg) ?

2. Au crayon à papier, découpez l'un des deux poèmes en syllabes et entraînez-vous à le lire en respectant le bon nombre de syllabes.




Posted by fourmont
Récapitulatif de la situation.

Samedi 21 mars

Bonjour,

Souvenez-vous, nous nous sommes quittés vendredi 13 mars (!), sur une séquence intitulée « Dire l’amour ». Comme son nom l’indique, cette séquence porte sur l’expression du sentiment amoureux. La problématique de séquence choisie est : faut-il avouer ses sentiments lorsque l’on est amoureux ?

Je récapitule les séances déjà effectuées :

séance 1(mardi 10 mars) : à partir d’un florilège de citations, nous avons réfléchi au sentiment amoureux. En fin de séance, je vous avais demandé de rédiger votre propre définition de l’amour.

Séance 2 (10 et 12 mars): Étude de coups de foudre en poésie, « A une passante » de Baudelaire et « Une allée du Luxembourg », de Gérard de Nerval.

Séance de grammaire du vendredi 13 mars : les proposition subordonnées circonstancielles.

La semaine dernière, dans l’ENT, j’ai donné des exercices portant sur cette notion de grammaire, auxquels j’ai joint la correction. Je vous redonne ce travail, au cas où vous seriez passés à travers :


Exercice 1. Dans les phrases suivantes soulignez la proposition subordonnée circonstancielle et indiquez la nuance (temps, cause, but, conséquence, opposition, condition) exprimée :

A.Comme il est tard, nous allons partir.
B. Nous préférons rentrer
avant qu’il ne fasse nuit.
C. Nous avons bien discuté,
de sorte que nous n’avons pas vu le temps passer.
D.
Si tu le souhaites, nous pourrons nous voir le week-end prochain.
E. Préviens-nous,
pour que nous puissions nous organiser.

La correction des exercices est à la fin...


Exercice 2. Voici des phrases qui comprennent des propositions subordonnées circonstancielles.

- Soulignez-les et précisez si elles expriment la cause ou la conséquence.

- Transformez les phrases de façon à inverser la construction.

Exemples :Il travaille tellement qu’il est toujours fatigué (conséquence) ⇒ Il est fatigué parce qu’il travaille beaucoup.

Tu ne peux pas venir avec nous puisque tu refuses de mettre tes bottes. (cause) ⇒ Tu refuses de mettre tes bottes, de sorte que tu ne peux pas venir avec nous.


a) L’accidenté a succombé puisqu’il n’a pas reçu à temps les soins nécessaires.
b)Cet enfant est tellement fatigué qu’il s’est endormi dans la voiture.
c)Les invités sont arrivés tard parce que les routes étaient bloquées par la neige.
d)Les élèves n’ont pas compris le sujet de dissertation sous prétexte que le professeur l’a expliqué rapidement.
e)La tempête est violente à un tel point que toute la circulation aérienne est arrêtée.


Voici aussi un exercice à faire en ligne qui vous permettra de découvrir, en plus, la proposition subordonnée circonstancielle de comparaison :

https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-12340.php

Correction

Exercice 1.

A. comme il est tard : prop sub circ de cause

B. avant qu’il ne fasse nuit : prop sub circ de temps

C.de sorte que nous n’avons pas vu le temps passer : prop sub circ de conséquence

D. si tu le souhaites : prop sub circ de condition

E. pour que nous puissions nous organiser : prop sub circ de but


Exercice 2
a) L’accidenté n’a pas reçu à temps les soins nécessaires, de sorte qu’il a succombé.
b)Cet enfant s’est endormi dans la voiture parce qu’il est très fatigué.
c)Les routes étaient bloquées par la neige, de sorte que les invités sont arrivés tard.
d)Le professeur a expliqué le sujet de dissertation tellement rapidement que les élèves ne l’ont pas compris.
e)Toute la circulation aérienne est arrêtée parce que la tempête est violente.



Comme vous le savez, je traite de la grammaire et de l’orthographe le vendredi, nous reverrons donc cela le vendredi 27 mars.

Mardi 24/03, nous reprenons le fil de la séquence (séance 3)


Posted by fourmont